Dans la série des Incroyables Toutous, aujourd’hui, nous vous racontons l’histoire de Kay et de son toutou-gardien, Sophie. La voici racontée par son maître, lui-même :
J’ai raconté cette histoire ailleurs, mais je vais la répéter étant donné que c’est justifié.
J’avais une Labrador noire qui a eu, à l’âge de onze ans, un cancer nasal sévère. Rien ne pouvait être fait sans conséquences graves, et ainsi ma famille a décidé de lui offrir le meilleur dernier mois possible. Nous l’adorions, alors nous nous sommes arrangés. Lorsque son odorat a commencé à disparaitre, nous lui avons donné de la nourriture très odorante pour susciter son appétit. Si Sophie demandait de l’attention, nous la lui donnions immédiatement. Sophie avait aussi des troubles de l’anxiété, et après que la tumeur ait commencé à croitre, elle devint trop anxieuse pour dormir seule. Nous avons alors fait des tournées pour dormir avec elle chaque nuit.
Je revenais du lycée, et après une période d’ajustement, je fus inclus dans la rotation. Ça ne me dérangeait pas trop étant donné que le lit était correct, et puis c’était pour mon chien d’enfance.
Cependant, je n’ai jamais dormi.
Sophie me réveillait en permanence. Chaque nuit, elle me poussait et me grattait la tête, perturbant mon sommeil. J’étais un peu grincheux, mais je supportais ça, même si j’étais épuisé le matin. Nous nous blottissions l’un contre l’autre, avant que j’aille m’endormir, puis elle me réveillait un peu plus tard, pour répéter tout ce cycle.
J’ai demandé à ma famille si elle le faisait avec eux. Non. Elle demandait peut-être à sortir, une fois de temps à autre, et elle faisait vite, mais personne dans ma famille n’a eu à supporter Sophie le réveillant dans la nuit à des heures hasardeuses. Seulement moi. Sophie et moi avions un lien très fort, alors elle dépendait peut-être juste un peu plus de moi.
Dans le même temps, je ne pouvais même pas faire de sieste. Si je faisais une sieste sur le canapé, Sophie me réveillait comme elle le faisait la nuit. Si j’essayais de dormir dans ma chambre, Sophie grattait la porte si elle était fermée. Si ce n’était pas le cas, elle me réveillait évidemment pendant mes siestes. C’était comme si ce chien ne voulait pas que je dorme. Mais, eh, je l’aimais toujours. J’étais agacé et fatigué, mais elle était ma petite boule de poils.
Sophie est morte l’été dernier.
À l’automne, je suis retourné à l’école et j’ai eu une nouvelle colocataire. Une semaine ou deux après, elle m’a dit qu’elle avait remarqué que, pendant mon sommeil, j’arrêtais quelques fois de respirer un instant. Parfois, j’avais l’impression d’étouffer en dormant. Au début, je lui ai dit que je garderais cela à l’esprit et que je verrais ce qu’il se passe, mais je me suis soudainement souvenu de Sophie. J’avais l’impression qu’elle avait un lien avec ça en quelques sortes.
Je suis allé chez le docteur. Il s’est avéré que j’avais un trouble du sommeil et que mon cerveau « oublie » parfois de respirer. Si cela avait continué plus longtemps, j’aurais pu priver mon cerveau d’oxygène et causer de sérieux dommages avec le temps.
Sophie l’avait su.
Elle ne me réveillait pas parce qu’elle était anxieuse ou qu’elle voulait de l’attention. Elle me réveillait parce qu’elle savait que je ne respirais pas. Mon chien était en phase terminale et souffrait sans doute, mais elle passait son temps à me protéger chaque nuit où j’étais sur le canapé, et elle m’observait le jour pendant que je faisais la sieste. Sophie m’aimait vraiment.
Elle me manque toujours mais je suis reconnaissant qu’elle ait essayé de m’aider dans ses derniers jours.
Merci à Kay pour son témoignage.
Tout le monde devrait pouvoir bénéficier de l’affection d’un toutou ! ?
C’est très émouvant ce récit car c’était elle la malade mais malgré tout, elle avait décelé chez vous ce problème et elle s’est mise à vous veiller, tout comme vous.