Les toutous aiment leurs maîtres et le montrent très régulièrement et réciproquement, nous sommes très attachés à eux voire « gaga ». Cependant lorsque c’est de l’attachement excessif, il peut y avoir quelques inconvénients qui, au quotidien, peuvent devenir invivables pour les maîtres.
Nous allons vous expliquer dans cet article comment reconnaître que votre chien a une réelle dépendance affective à vous et comment changer son comportement.
Hyper attachement : le test
Votre toutou montre quelques symptômes de dépendance affective mais vous n’êtes pas sûr s’il est réellement trop dépendant de vous. Faites le test pour vérifier s’il possède réellement ce problème comportemental. Il vous faut tout simplement vous asseoir sur votre fauteuil ou chaise et de complètement l’ignorer pendant 30 minutes (pas de regard, de parole ni de geste en sa direction).
Peut-être tentera-t-il d’attirer votre attention à plusieurs reprises, mais s’il renonce et retourne à ses occupations, cela signifie que votre chien ne dépend pas de votre affection.
En revanche, s’il persiste, aboie ou pleure et vient sans cesse près de vous pour vous toucher du museau ou de la patte, c’est qu’il y a un risque de dépendance.
L’hyper affection est un trouble comportemental chez l’animal qui va de pair avec l’anxiété de séparation. Votre chien aboie et pleure dès que vous quittez la maison, il détruit des objets et le mobilier pendant vos absences. Votre toutou vous suit absolument partout, dans la cuisine, aux toilettes… Même étant assoupi, il se réveille dès que vous vous déplacez pour ensuite vous suivre. Cette situation peut être très envahissante jusqu’à invivable pour les maîtres.
Comprendre d’où provient cette dépendance affective
Il existe chez les chiens une période de détachement qui se fait entre la mère et ses chiots lorsqu’ils atteignent l’âge de 4 mois. Ce détachement est nécessaire pour que les chiots deviennent adultes. Ce changement de relation entre la mère et les chiots se fait progressivement :
- Pour la téter, la mère qui va progressivement repousser les chiots qui, avec leurs dents, commencent à lui faire mal.
- L’attitude de la mère sera plus dure, elle considérera les chiots petit à petit comme des adultes à part entière.
- La mère interdira progressivement les contacts juvéniles.
Aujourd’hui il est légal d’adopter un chiot à partir de 2 mois donc lorsque vous le prenez à cet âge-là, il n’a pas encore vécu cette période de détachement. En arrivant chez vous, le chiot va donc automatiquement s’attacher à sa famille d’adoption et souvent il y aura une personne en particulier avec qui il sera encore attaché. C’est ce qui s’appelle le second attachement primaire.
De ce fait, au moment où vous adoptez un chiot, pendant les premières semaines, cet attachement se doit d’être renforcé pour permettre au chiot de se sentir en sécurité dans sa nouvelle famille. Mais tout comme s’il était encore avec sa mère, vous allez devoir opérer un détachement progressif pour permettre au chiot de développer son indépendance et surtout de ne pas développer une dépendance affective jusqu’à ce que cela se développe en anxiété de séparation.
Remédier à l’hyper attachement
La première chose à faire est d’habituer votre toutou à vos absences. Il existe des méthodes pour exercer sa capacité à vous attendre. Quand vous quittez la maison, ne lui dites pas « au revoir » « ne fais pas de bêtises hein » « je reviens vite » « tu restes là » car votre chien ne comprend pas ce que vous êtes en train de lui dire. En revanche, il ressent votre stress et de ce fait cela le stress aussi. Ignorez-le 15 minutes avant de partir et faites comme quand vous partez pour très peu de temps comme quand vous allez à la boîte aux lettres. Faites-le plusieurs fois pour des courtes durées à longues durées. Déconditionnez votre chien de vos rituels de départ (mettre une veste, prendre son sac et ses clés…). Répétez ces différents gestes au quotidien, sans nécessairement partir afin que votre chien n’assimile plus ces actions à votre départ. De même à votre arrivée, prenez le temps d’enlever votre manteau, posez vos clés, votre sac, etc. et ensuite appelez votre chien pour lui dire bonjour.
Commencez à lui porter moins d’attention lorsque vous êtes à la maison. Placer ses gamelles pour boire et manger à l’écart de vous pour qu’il mange seul de son côté.
Soyez à l’initiative de tout contact. Si votre chien vient régulièrement vous voir pour se faire caresser, à ce moment-là ignorez-le (ne pas le regarder, ne pas le toucher et ne pas lui parler), attendez qu’il passe à autre chose et ensuite appelez-le pour le caresser. Il comprendra alors que c’est vous qui décidez de ces temps privilégiés.
Interdisez-lui l’accès à certaines pièces, probablement un des exercices les moins faciles, mais il faut lui interdire l’accès à la chambre par exemple. Il faut que votre chien soit capable de gérer le fait d’être dans une pièce différente que vous. Si cela ne fonctionne pas, il est envisageable d’opter pour une barrière : le chien ne pourra pas vous approcher mais il pourra voir que vous êtes quand même présent.
Avec beaucoup de persévérance, vous pouvez lui « apprendre » à s’éloigner de vous : lorsqu’il est à vos pieds, reculez de quelques pas, et lorsqu’il ne bouge pas, récompensez-le d’une caresse ou d’une friandise.
Pour les problèmes d’anxiété de séparation, si votre toutou a fait des bêtises, ne le punissez pas en arrivant. Cela ne servira à rien car le chien vit sur le moment présent. Donc si vous découvrez sa bêtise une heure après il ne comprendra pas votre énervement et cela n’aidera pas sur son éducation.
Encore pour vos départs, nous vous conseillons de sortir votre chien avant de partir, lui laisser la possibilité de se dépenser et jouer au parc. Après être rentrés, il sera fatigué et pensera principalement à se reposer. Pour positiver votre départ laissez lui aussi des friandises dans votre foyer qu’il devra chercher avec son flaire ou dans un jouet tel que le Pipolino, ce distributeur de croquettes anti-anxiété. Vos départs seront donc moins durs à vivre pour lui et il se concentrera sur ses friandises.
Enfin réduisez son espace de déplacement dans votre foyer. Lui laissez un libre accès à toute la maison ou appartement le stresserait davantage. Vous pouvez installer une grande cage pour qu’il puisse se mettre debout, avec ses gamelles. Cette pratique peut paraître malveillante voire maltraitante mais c’est tout le contraire. Bien entendu, il ne faut pas laisser un chien dans une cage plus de 3 ou 4 heures maximum. Bien évidemment vous devez rendre cette cage confortable et accueillante, avec un coussin et des friandises par exemple.
Si malgré tous vos efforts votre toutou a dû mal à vous lâcher, n’hésitez pas à aller voir un éducateur canin pour qu’il vous donne des conseils et que vous travaillez avec lui sur le comportement de votre fidèle compagnon.
Tout le monde devrait pouvoir bénéficier de l’affection d’un toutou !
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